Musée Connaissance du Cotentin

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4.1 - La Manufacture Royale de Glaces de Tourlaville

4.1 - La Manufacture Royale de Glaces de Tourlaville

Vers 1560, une verrerie s'installe à Tourlaville, commune située à l'est de Cherbourg. En 1655, Richard Lucas de Néhou, gentilhomme lié aux amis de Colbert ministre de Louis XIV, obtient le privilège de se livrer au travail du verre à Tourlaville. Il s'installe sur le site appelé aujourd'hui « Village de la Verrerie » situé à la Glacerie, à présent commune déléguée de Cherbourg-en-Cotentin.

Il est semble t-il le premier en France à faire du verre blanc qui sera utilisé pour les fenêtres du Val d e Grâce à Paris. En même temps, il met au point la fabrication de glaces à miroirs.

En 1665, Colbert décide la création à Paris de la « Manufacture royale des glaces à miroirs » et en 1667, à sa demande , la verrerie de Tourlaville rejoint celle-ci tout en gardant une direction autonome. Elle se spécialise dans la confection des glaces soufflées et d'instruments d'optique, la cristallerie est abandonnée.

En 1685, la Manufacture de Tourlaville fournit les 357 miroirs de la Galerie des Glaces du Château de Versailles ; plus des deux tiers de ceux-ci sont encore visibles aujourd'hui.

En 1690, Louis Lucas de Néhou, neveu de Richard, réussit à réaliser des glaces coulées sur table de grandes dimensions mais la Manufacture de Tourlaville reste fidèle au procédé du soufflage.

En 1692, la « Manufacture royale des glaces à miroirs » crée un nouvel établissement à Saint Gobain (Aisne). Louis Lucas de Néhou lui apporte son procédé de coulée sur table puis en prend la direction. Mieux situé et ayant choisi le procédé du coulage, l'établissement de Saint Gobain prend de pas sur Tourlaville dont la production est arrêtée de 1702 à 1714 et de 1717 à 1720..

A partir de 1721 et pendant 20 ans, la Manufacture est confiée à des directeurs médiocres, toutefois à partir de1742, sous la direction de David Oury, elle connaît une nouvelle période de prospérité de 30 ans.
A partir de 1772, David Oury et ses collaborateurs ne s'entendent plus. Par ailleurs le charbon importé d'Angleterre, grevé de taxes d'importation, coûte très cher. Les ateliers de Tourlaville ne parviennent pas à dépasser le stade artisanal, alors que Saint Gobain, mieux équipé, participe à l'essor industriel national.

De 1794 à 1975, la production de verre est interrompue pour produire du salpêtre au profit de la Défense nationale. Elle s'oriente ensuite vers le verre à vitre et les bouteilles et connaît plusieurs arrêts temporaires.

Vers 1820, la fabrication des glaces reprend laissant place ensuite au simple façonnage (finition). L'activité décline progressivement et la fermeture définitive est prononcée en février 1830 ; les terrains sont vendus et les bâtiments industriels sont rasés, le site retrouve alors un usage agricole.


Date de création : 19/09/2018 10:08
Dernière modification : 19/09/2018 10:08
Catégorie : 4 – Un peu d'histoire
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